Nos premiers tours de roues en Norvège

Article 7 du 29 mai au 4 juin

Notre première nuit en Norvège a été dans la montagne au milieu de nulle part. Nous nous étions un peu égaré sur des pistes de moyenne montagne et alors que nous poussions nos vélos sur une piste pas très roulante, Berit nous interpelle, elle est curieuse de nous voir ici et nous demande qui nous sommes et où nous allons. Elle est veuve et vit seule sur cette ferme. L'orage menace, elle nous propose de monter la tente dans son jardin, puis quand il commence à pleuvoir, de venir nous installer dans sa véranda sur sa terrasse. Une première soirée bien confortable. Le lendemain nous apercevrons notre premier élan à travers les petits arbres.

Nous arrivons à Oslo, capitale de la Norvège, nous y restons deux jours en étant hébergés chez une famille indienne qui loue le sous-sol de leur maison par airbnb. Vanita est très accueillante, elle est en Norvège depuis 7 ans, en congés parental (pris en charge par l'Etat à 100% du salaire jusqu'à 6000€ il est égalitariste et peu durer 49 semaines voire 59 dans certains cas) elle s'occupe actuellement de ses deux jumeaux Gorge et Grace, d'un an qui sont très mignons.

Nous avons retenu deux musées que nous voulons visiter, le musée du Fram qui retrace l'histoire de cette goélette que l'on visite et qui a été construite spécialement dans les années 1890 pour pouvoir être prise dans les glaces et dériver avec. Le Fram commandé par le norvégien Fridtjof Nansen et son équipage constitué de navigateurs-scientifiques dérivera pendant 3 ans de 1893 à 1896. L'objectif de ces grandes épopées étaient d'atteindre le Pôle Nord en utilisant la dérive de la banquise, de valider des hypothèses sur les courants marins, mais aussi de cartographier une zone qui était alors inconnue et rapporter beaucoup de matière scientifique pour ensuite mieux comprendre mais aussi, peut-être, mettre la main sur des territoires intéressants. Quel courage ! nous qui aujourd'hui naviguons avec des GPS et une cartographie si précise que le moindre petit chemin est indiqué, avec des applis qui nous donnent une météo fiable à 5 jours. On se pose la question : mais comment faisaient-ils ? Ils partaient mais ne savaient pas quand et comment ils allaient revenir.

Le deuxième musée est le musée Munch. Edvard Munch (1863-1944) est un artiste norvégien avant-gardiste qui a lancé le mouvement expressionniste, il est hanté par la maladie, la souffrance et la mort. Il a tout un musée pour lui tout seul. C'est fascinant, l’œuvre « Le cri » la plus connue est considérée dans le musée comme la Mona Lisa, avec sa salle individuelle et son gardien.

Cet immense et nouveau (2021) musée est construit près de l'opéra d'Oslo. Une petite idée de ses dimensions : 26300 m2, il s'élève à 60 m du sol et compte 13 étages. Ces grandes baies vitrées surplombent vertigineusement la baie d'Oslo.

Un des objectifs de ce voyage est de visiter les fjords au sud-ouest de la Norvège. Nous prenons le train jusqu'à Trondheim, presque 600 km confortablement installés avec l'aide du ou de la contrôleuse pour ranger les vélos dans un compartiment qui leur est réservé. C'est bien cool le train.

A Trondheim nous sommes hébergés chez une étudiante en management dans un quartier très ancien fait de maisons en bois. Nous flânons tranquillement dans cette ville qui est jolie et qui a su marier l'ancien et le moderne. Les entrepôts en briques sont devenus des habitations, des commerces, des bars et le mariage acier, verre, brique est très réussi. Les vielles maisons en bois ont gardé tout leur charme.

Nous reprenons notre rythme normal du déplacement à vélo dans des paysages très différents de ceux de la Suède, ici mer montagne fyords se marient. Les couleurs et les paysages sont sublimes Nous suivons la route cyclable 1 qui nous fait emprunter des ferrys et de bus quand les tunnels sont interdits aux vélos.

Nous croisons quelques cyclistes chargés comme nous avec ou sans assistance électrique, effectivement le voyageur à vélo utilise parfois le vélo électrique et dans les côtes nous finissons par penser que cela doit être assez sympa car le long de la mer rien n'est plat. Une journée de vélo de 60km représente 600 à 1000m de dénivelé et si vous ajoutez le vent de face qui peut être assez fort et bien en fin de journée on en a plein les jambes.

Nous empruntons la route de l'Atlantique, il s'agit d'une route de 7 km qui relie des îles à l'aide de ponts qui peuvent être assez impressionnants quand on les voit de face de plus il y a un vent de ouf qui nous déplace de droite à gauche et nous freine même dans les descentes.

Cette région est parcourue par de nombreux fourgons et camping-cars et c'est l'occasion de discuter avec des français, dont 2 couples savoyards qui vont dans les îles Lofoten. Nous campons sur le même parking et c'est une soirée très mouvementée par la météo. Cette nuit là, nous allons recevoir des seaux d'eau sur la tente toute la nuit avec un vent qui nous malmène. Nous avons l'impression d'être dans les tests de solidité effectués par les constructeurs pour la mise en vente du matériel. Elle a tenu bon, mais nous n'avons pas beaucoup dormi. Le lendemain matin, le soleil est au rdv et nous tapons la causette avec ces français qui nous rappellent un peu nos propres voyages en fourgon. Ils emportent avec eux du matériel pour grimper, pêcher, randonner et même des canoës.

La chaleur de la Suède nous a quitté et nous roulons entre averses et soleil avec des températures plus fraîches, ce qui est normal ici. Après nos échanges avec les camping-caristes nous avons envie d'emprunter les routes qui longent les glaciers mais le temps n'est pas favorable, neige, froid pour l'instant...

Pour ceux qui aiment la lecture et cherchent des idées, deux livres en lien avec le sujet des explorations ou le pays : l'aventure d' « Ada Blackjack » de Jennifer Niven reconnue tardivement comme une héroïne de l’Arctique, cette femme Inouït sera la seule survivante d'une expédition sur l'île de la Terre de Wrangel. Ce livre a été écrit à partir des notes de Ada et des différents voyageurs. Le deuxième est un polar norvégien « Chasseur de tête » de Jo Nesbo, un régal avec une intrigue très bien menée.

Et aujourd'hui repos et blog.