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SEMAINE 10 : Welcome, nice to meet you !




Aydanur et Reyhan nous avait permis de nous protéger du vent à Horun. Nous avons demandé à Reyhan qui suit des études de journalisme de participer à la rédaction du blog dès le lendemain nous avions ce texte, merci à elle : « Nous avons été très heureux que vous ayez rejoint notre humble vie pour un jour, nous aimerions pouvoir passer plus de temps avec vous. C'était un sentiment très agréable pour nous d'apprendre à connaître deux personnes de France, où nous n'irons peut-être jamais. Nous savons qu'il n'est pas important de parler la même langue, nous devons aborder les personnes de toutes les races et religions avec tolérance. Cela fera du monde un endroit où il fait bon vivre. Aucun de vos comportements ne nous était étranger. Nous avons pu constater la politesse de votre comportement ainsi que votre potentiel et votre force pour être sur la route en toutes circonstances et résister aux adversités que vous rencontrerez. Pour nous, Turcs, le concept de "passager" est important, le passager doit être aidé et soutenu. Nous sommes heureux si nous vous avons permis d'être heureux et motivés en commençant un nouveau voyage. Même si nous ne nous revoyons jamais, le court moment que nous avons passé à rire ensemble restera un beau souvenir. C'est aussi admirablement courageux de votre part de voyager librement sur deux roues. J'espère que vous ne rencontrerez aucun mal. Nous sommes fiers que vous incluiez la Turquie dans votre itinéraire, car il est impossible de connaître la Turquie à partir des médias, des films et des histoires. Visiter des villages reculés comme le nôtre vous aidera à créer des descriptions plus réalistes des Turcs. Avec notre amour...» Reyhan SEVEN et sa famille



Cette semaine a été difficile car nous avons franchi de nombreux cols dont un à presque 2900 m. Difficile pour le pédalage mais tellement fantastique pour les paysages et les rencontres qui font oublier la fatigue. Nous nous sommes parfois crus seuls au monde car cette région de hauts plateaux n'est pas très peuplée.


Partis dimanche de Erzurum, nous parcourons des routes très tranquilles où le peu de gens qui nous doublent ou nous croisent, nous klaxonnent ou roulent à nos côtés pour savoir d'où nous venons et où nous allons.


Après Erzurum nous franchissons le plus haut col que nous ayons fait à vélo le Palendöken Geçidi 2885m en haut duquel nous trouvons un peu de neige fraîchement tombée. La nuit suivante la toile de notre tente sera dure comme du carton par le givre qui la recouvre. Nous attendons les premiers rayons du soleil pour nous lever.



Nous sommes dans le Kurdistan turc et la région est très militarisée il y a de nombreux points de contrôle qui se passent parfois sans s'arrêter ou juste pour répondre aux questions habituelles : d'où venez-vous, où allez-vous ? La langue dans cette région est différente et grâce à nos rencontres nous savons saluer et dire merci ce qui est très important dans les échanges avec les kurdes dont l'une de leur revendication est la reconnaissance de leur langue. La semaine est une succession de rencontres qui vont nous permettre de mieux comprendre la culture kurde et les enjeux pour cette population qui se répartit sur quatre pays différents.




Pendant cette traversée montagneuse, le soir nous cherchons à être dans les endroits habités pour être protégés des loups par les chiens et ne pas être trop isolés. Ce soir il va faire nuit, il nous faut trouver un endroit. Nous sommes interpellés par des hommes qui cueillent les feuilles de tabac mais il n'habitent pas sur place. Un peu plus loin il y a un camp de tentes de bergers et nous approchons d'eux en expliquant que nous aimerions dormir à côté du campement. C'est possible, Mehmet, Nezife et leur fille nous accueillent, leur neveu fera l’interprète. Nous pourrons manger, nous laver et passer la soirée sous leur tente à discuter. Ils sont ici pour 3 mois avec les troupeaux. Ils ont installé des WC, un jardin, un four pour cuire le pain, un système pour capter l'eau et ils possèdent des panneaux solaires pour l'électricité. Le lendemain matin le petit déjeuner est servi, Nezife a préparé des galettes fourrées au fromage cuite dans l'huile, une vrai régal. Cela nous rappelle août1988 (n'est-ce pas Domino et Mario ?) le petit déjeuner chez Adem sous la tente dans le campement de sa femme. Nous nous quittons en leur promettant de passer à Batman chez leur fils Emrah.




Le lendemain soir, nous campons à côté d'une famille qui nous apportera de quoi faire notre repas du soir et nous attend pour le petit déjeuner le lendemain. Tout se fait avec beaucoup de simplicité, le repas se passe assis par terre sur des tapis, en piochant dans les plats au milieu. Nous avons plaisir à faire honneur à ce qui nous est proposé.




Après toutes ces montées et descentes, la route nous emmène tranquillement à Batman. Il est midi nous pique-niquons dans un parc et nous sommes interpellés par deux jeunes adultes qui sont à vélo. Ils nous expliquent qu'ils viennent de créer un magasin atelier de vélo et qu'ils font la promotion de la pratique du vélo à Batman, un peu un Allonzavélo turc. Ils avaient organisé la veille une vélorution (manifestation à vélo) et ils s'étaient retrouvé une cinquantaine de personnes, nous aurions bien aimé être là. Vous pouvez voir leurs vidéos sur instagram. Nous allons avec eux au magasin, ils changent gratuitement une des pédales de Roland qui grince depuis la Géorgie. Ils nous offrent du thé et des fraises. Notre regret, ne pas les avoir revus le soir comme nous avions prévu. C'est une très belle rencontre « militante » comme on les aime.




Comme prévu nous nous retrouvons chez Emrah dans un bâtiment au 5ème étage sans ascenseur, il faut donc tout monter par les escaliers, sacs et vélos. Nous passons une superbe soirée avec ses frères et amis et nous nous retrouvons dans son université entouré de jeunes étudiants très joyeux, curieux qui boivent du thé ou de l'eau quelle ambiance. Personne ne parle anglais mais nous échangeons facilement avec les téléphones. Grâce au traducteur vocal, nous pouvons mener des conversations et ainsi échanger ensemble. Aujourd'hui tout le monde est équipé de téléphone et de traducteurs, en trois ans quel progrès ! Nous sommes impressionnés. C'est la fin de leur cursus universitaire et ils passent le CAPES d'EPS pour la plupart le dimanche suivant. C'est un examen très difficile ils l'ont tous passé plusieurs fois. Ils ne sont pas très confiants dans l'avenir il est difficile d’obtenir des postes et ils n'ont pas la même facilité que nous pour passer d'un pays à un autre alors qu'ils rêvent tous de voyager. Nous prenons encore conscience de la discrimination qui existe entre les pays. Il ne peuvent pas venir en Europe sans un visa qui est impossible à obtenir.

Nous terminons la soirée au bar autour d'un thé avec Elif qui passe aussi son CAPES et son fiancé Baran qui est professeur d'art, ils vont se marier à la fin du mois d'octobre nous sommes invités mais nous ne pourrons pas honorer cette invitation. Nos échanges sont drôles très émouvants nous avons eu beaucoup de plaisir à les rencontrer merci Emrah de nous avoir permis toutes ces rencontres.


Le lendemain dix bras vont nous permettre de descendre en une seule fois vélos et sacs du 5ème étage.

Après quelques kilomètres au poste de contrôle les militaires nous offrent le thé nous aurions pu avoir bien plus mais nous venions de prendre notre petit déjeuner.



Depuis le départ de Mickaël nous n'avions pas rencontré d'autres cyclistes. Sur la route de Mardin, nous croisons un jeune Suisse, nous nous arrêtons et nous commençons à discuter tout en préparant un café. Et là, trois autres cyclistes arrivent, une jeune italienne et un couple Suisse. Quel plaisir de pouvoir échanger sur ce qu'on fait, nos itinéraires nos projets. Ils sont jeunes, ils ont l'âge de nos enfants, « Je suis trop contente de vous avoir rencontrés car maintenant je sais que l'on peut se marier, faire des enfants et voyager il n'y a pas de limite d'âge ». Çà fait du bien de rencontrer d'autres cyclistes voyageurs car nous voyons que nous ne sommes pas les seuls à avoir envie de découvrir un pays à vélo et à y prendre du plaisir. Ils repartent tous les quatre et nous tous les deux.



Mais la journée des rencontres n'est pas terminée. Au pique-nique, deux jeunes garçons viennent nous offrir des gâteaux, ils veulent nous parler. Ils nous expliquent, qu'ils ne vont pas à l'école, qu'ils travaillent déjà pour aider leur famille car la vie est très dure ici.


C'est la réalité du pays avec la crise économique qui frappe la Turquie. Elif nous avait confié : « la vie est très dure, il y a les très riches et les très pauvres ».



Nous en parlions depuis 500 km, tout le monde nous disait que cette ville était à voir, nous sommes à Mardin, ville historique à 30 km de la Syrie. La neige a été remplacée par des températures de plus de 30°C et c'est bien agréable.

Nous sommes fatigués de toutes ces routes de montagne, nous nous offrons une pause de 5 jours dans un appartement qui donne sur la plaine de la Mésopotamie. Quel paysage ! Nous sommes heureux d'être là.













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