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SEMAINE 12 : Dans la plaine fertile de Mésopotamie




Dans ce pays immense, nous nous fixons des objectifs qui nous mobilisent pour cinq ou six jours de vélo. C'est à nouveau le cas pour faire la liaison Mardin-Gaziantep (400km) il nous faudra 6 jours. Dans cette région les noms ne nous sont pas inconnus, Mésopotamie, Tigre, Euphrate, croissant fertile, Alep, Syrie, Kurdes Arabes... mais maintenant ils sont concrets pour nous après tous ces coups de pédales donnés pour avancer.





Notre semaine est rythmée pas les changements de cultures qui bordent la route plate que nous suivons. Tout d'abord c'est le maïs à perte de vue sur des centaines de kilomètres sans discontinuer qui accompagne notre voyage. Il est haut, il est beau, il est irrigué tous les cinq jours nous expliquera Ismaïl qui est technicien d'irrigation dans la plus grande ferme du monde 1,6 millions d'hectare ! Elle s'appelle Tigem c'est une structure de l'état Turc. Il nous explique aussi qu'ici dans cette plaine fertile il est possible de faire deux cultures dans l'année, des céréales puis du maïs par exemple. Ici tout est surprenant les surfaces cultivées, les systèmes d'irrigation... les températures qui vont de 60°C l'été à -8°c l'hiver.





L'eau est abondante en profondeur, des pompes puisent dans la nappe phréatique à 100m ou plus et elle est ensuite soit pulvérisée par des arroseurs ou elle coule directement sur le sol au pied du maïs. Cette irrigation maîtrisée depuis des milliers d'année ici n'est pas sans poser des problèmes de répartition de l'eau entre les pays limitrophes mais aussi de salinisation des sols. Pour gérer cette eau qui arrive des montagnes de l'Anatolie, la Turquie a construit un immense barrage l'un des plus grand au monde le barrage Attaturk sur l'Euphrate.





Puis c'est le coton, de vastes étendues qu'il faut ramasser à la main, nous verrons très peu de machines pour le cueillir. Si rouler à vélo peut être parfois démoralisant dans ces grandes étendues, ramasser ce coton doit l'être encore plus même s'il sont parfois une centaine de personnes dans un même champ.









Puis nous arrivons dans la région de Gaziantep dont la culture principale est la pistache et les oliviers, là aussi sur des dizaines et des dizaines de kilomètres.










Pour nous il n'est pas facile dans cette région de trouver un espace pour mettre la tente le soir, soit il y a des cultures soit des cailloux. La poussière est présente surtout que nous luttons contre le vent qui a la mauvaise idée de venir à contresens à la vitesse de 50km/h, c'est fatiguant, épuisant. Il nous faut donc nous rapprocher des villages et des habitants qui ne supportent pas l'idée de nous voir camper.



A Alakus, nous rentrons dans le village, immédiatement on nous fait signe et très vite après une douche nous sommes installés à manger, à parler avec la famille de Serhat qui est chauffeur de bus scolaire mais aussi avec les autres membres de la famille qui passent nous saluer et parler avec nous.






Un soir, après plus de 50 km sans village, alors qu'il fait nuit et après avoir obtenu de l'eau auprès des militaires au poste de contrôle, nous arrivons dans le village de Buyukyildiz. Avec l'aide de nos frontales, nous installons notre tente, nous sommes prêts pour une bonne nuit et bien non. Il nous faut tout ranger pour aller dans la concession de la famille d'Ismaïl.







Un autre soir, nous nous retrouvons dans la famille de Yusuf à la sortie de Suruç et nous passons une agréable soirée à parler de nos pays respectifs. Nous sommes tristes quand Zehra et ses sœurs nous diront qu'elles n'ont plus d'espoir dans l'avenir que c'est difficile pour les jeunes et plus difficile pour la population kurde. Elles ont fait des études mais n'ont pas de travail, c'est le lot de beaucoup de jeunes ici en Turquie. Beaucoup nous disent qu'ils aimeraient bien voyager comme nous, nous mesurons encore une fois notre chance d'être européen et français.





Dans toutes les familles, les repas sont essentiellement tirés des jardins et des animaux, les yaourts sont excellents, le pain est souvent maison, les œufs, les confitures, le miel, les olives... Tout est bon !





Dans la ville d'Akçakale, nous sommes dans la partie arabe de la Turquie, nous optons pour un hôtel ce qui nous permet de souffler un peu car les soirée en famille sont agréables mais fatigantes car cela demande de la concentration pour arriver à échanger. Cette ville est juste à la frontière syrienne et a été le lieu de tirs lorsque le président Erdogan est intervenu dans le nord de la Syrie en 2019. Aujourd'hui tout est calme mais la frontière est fermée entre la Turquie et la Syrie. Nous avons le choix de la chambre ce sera celle qui surplombe la frontière elle est grande certainement la plus belle chambre que nous ayons eu jusqu'à présent dans un hôtel. Le propriétaire est arabe et très sympathique et il se veut rassurant actuellement tout est calme il n'y a pas de problème.





A Gaziantep, ville de 2 millions d'habitants les rues sont très animées, les magasins abondent de marchandises et les artisans d'art travaillent dans la rue. Lors de la visite du musée qui est hébergé dans la citadelle nous découvrons que la France « colonisatrice » a été combattue ici pendant l'occupation française de 1919 à 1921 Antep résiste héroïquement avant de se rendre le 9 février 1921, le 25 décembre de cette même année à la suite des accords d'Ankara les français quittent le ville. Pour nous cette histoire inconnue racontée par les turcs nous montrent un point de vue différent sur les événements de l'après première guerre mondiale. Nous profitons de la ville pour déguster des baklavas et profiter des groupes de musique.







500 kilomètres nous séparent de la Cappadoce ce pays est vraiment immense et c'est en bus que nous allons les parcourir.










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