Nous sommes encore pour quelques heures à Marmaris, cette ville nous la trouvons très touristique, les anglais et les russes y sont très nombreux à se promener dans les rues en famille ou avec des amis. C'est une destination très prisée, les hôtels avec piscine sont nombreux et de notre balcon nous pouvons voir les touristes passer des longues heures à se faire bronzer au bord de la piscine.
Pour nous cette ville ne représente pas la Turquie que nous avons côtoyée, celle dans laquelle nous nous sommes si bien sentis. Cette ville nous fait penser à toutes nos villes balnéaires françaises qui accueillent dans leur port des gros yachts. Effectivement ce soir, comme beaucoup de touristes, nous sommes attablés sur une terrasse pour déguster nos derniers plats turcs devant les bateaux stationnés qui nous semblent déjà bien gros. Mais non, un peu plus loin, brillant de toutes ses lumières, un des plus gros d'entre eux nous fait face : le « Lady Mura ». Une rapide recherche sur internet nous permet d'en savoir plus. Il s'agit du 23ème plus grand yacht privé du monde de 105 m, 7700 tonnes, coût 200 millions US$. Le nom du bateau écrit à tribord et sur la poupe ainsi que l'écusson de son anneau portuaire sont gravés dans de l'or 24 carats. Il possède un hélicoptère, un équipage de 60 personnes. Il est le résultat de 4 années de travail...
Avec nos vélos, nous ne nous sentons pas vraiment à notre place. Demain matin nous prenons un ferry pour l'Europe.
Au moment d'embarquer pour rejoindre Rhodes une île grecque, à côté de notre ferry est appareillé un autre yacht qui est arrivé dans la nuit il s'agit du « Pacific » là aussi une rapide recherche permet d'en savoir un peu plus, 85 m, 3000 tonnes, équipage de 28 personnes prix 150 millions US$, il appartient à l'homme le plus riche de Russie. En quelques jours quelle démonstration de richesse, c'est le monde de l'ultra riche !
Après une petite heure de navigation, nous arrivons en Europe dans la plus grande île du Dodécanèse envahie elle aussi par les touristes en cette fin du mois d'octobre. A seulement 18 km de la Turquie, elle occupe une place stratégique et a été très disputée et conserve des traces de toutes ces cultures. La vieille ville de Rhodes est considérée comme la plus grande ville fortifiée d'Europe, c'est une vieille ville byzantine entièrement piétonne. Malheureusement nous n'y sommes pas seuls.
L'une des raisons de cette foule est bien visible le long des quais. Trois énormes paquebots de croisière ont accosté, ce sont des villes flottantes. Le plus gros ce jour là est l' « Odyssey of the seas » d'une hauteur impressionnante il surplombe le port. ll peut transporter 5000 passagers et 1500 membres d'équipage.
Nous avons retrouvé des magasins bien achalandés avec des prix en euros qui rivalisent avec ceux de France, ça nous change, notre premier café est à 3,40€ avec 24% de taxes !
Nous profitons de notre arrivée en Europe pour faire un colis des choses qui ne nous sont plus utiles qui pèsent et qui prennent de la place dans nos sacoches, 5kg en moins (hamacs, vestes...).
Nous reprenons nos vélos en direction de Lindo, superbe petite ville surplombée par son Acropole.
Nous décidons de rejoindre l'intérieur des terres pour rouler en toute tranquillité dans des paysages vallonnés, rocailleux et longés de plantations d'oliviers et de fruitiers. Le soir nous rejoignons la mer pour bivouaquer après un bain et une douche sur la plage. Nous croisons deux jeunes cyclistes allemands à vélo qui sont partis depuis 6 mois pour un voyage d'un an.
Mercredi il fait très chaud, après quelques erreurs de navigation, nous pique niquons au bord du joli lac d'Appolakia où nous sommes bien accueillis par les gérants. Ils proposent des activités nautiques, escalade, tir à l'arc, mais c’est la fin de saison et il y a peu de monde. Pour rejoindre la mer il va falloir appuyer sur les pédales et ce n'est pas peu dire, Marylène renonce dans la dernière montée, heureusement une glace nous attend dans un café où le gérant à déjà remballé, il est allé les chercher dans sa réserve. La saison est pratiquement terminée elle bat son plein entre avril et octobre.
De retour à Rhodes, après 3 jours, nous prenons un ferry direction Syros. Malgré nos outils internet et les guichets de réservation, il est vraiment difficile de faire un itinéraire à travers les îles. Sur le ferry, nous découvrons que nous aurions pu nous arrêter dans de nombreuses autres îles. Nous arrivons sur l'île de Syros, la plus petite des Cyclades, à 4h du matin après avoir passé le début de nuit sur des fauteuils. Nous sommes accueillis par un vent très fort, il est présent d'avril à octobre nous dit un ancien, le "Meltem", ouf nous sommes bientôt en novembre. Nous cherchons un coin et croisons quelques traînards arpentant les rues et même encore des danseurs dans un bar. Nous trouvons un petit square où planter notre tente pour terminer notre nuit dans un quartier tranquille de cette ville Ermoupouli.
Nous sommes le 28 octobre, on sent qu'il se passe quelque chose ce matin. Des gens sont costumés à l'ancienne, les enfants portent leurs uniformes scolaires, ont à la main un drapeau grec, la fanfare attend et certaines rues sont fermées. C'est la fête nationale du Non. C'est en mémoire du 28 octobre 1940 où la Grèce a refusé l'ultimatum fixé par l'Italie car Mussolini souhaitait occuper une partie de la Grèce. Ce non a marqué l'entrée de la Grèce dans la seconde guerre mondiale au côté des alliés.
Ermoupouli est une ville construite en bord de mer et sur la colline, des escaliers et rues étroites permettent de s'y déplacer.
Nous avons voulu fuir les touristes et nous avons loué dans un village touristique Galissea sans touristes, c'est un peu triste, pas facile d'avoir le juste milieu. Nous avons un petit appartement avec balcon face à la mer c'est chouette.
Samedi, nous laissons nos bagages et partons faire un tour de l'île, nous faisons 30 km, elle n'est pas bien grande. Le vent est toujours aussi fort, nous roulons de jolis villages en petites plages et petits ports c'est vraiment joli et un peu paradisiaque.
De retour à l'appartement un peu d'entretien de nos montures et un petit apéritif local pour finir cette agréable journée.
Demain lundi nous rejoignons Athènes dès 4 heures du matin en ferry pour pédaler ensuite dans le Péloponnèse.
quel grand écart entre tout ce que vous avez vu et vécu depuis votre départ!
Bonne continuation et au plaisir de vous lire encore quelques semaines
Bises
Jocelyne et JP
Magnifique!