C'est à quatre que nous roulerons jusqu'à jeudi, à quatre que nous grimpons les longues cotes pour rejoindre Leonidio et le Magne, à quatre que nous prenons un café en terrasse ou un vin blanc grec acheté dans des bouteilles en plastique, à quatre que nous nous poserons en bord de mer le soir pour bivouaquer après une baignade et une bonne douche. C'est à quatre que nous essaierons de mettre un nom à ces animaux qui se mettent à hurler à la tombée de la nuit, en fait après toutes nos propositions ce sont des chats. C'est à quatre que nous entendrons les animaux venir frôler nos tentes la nuit, les empreintes relevées sur le sol laissent supposer qu'elles appartiennent au chacal doré présent dans cette région. Le voyage est chouette lorsqu'il est partagé.
Nous referons le monde dès le petit-déjeuner et partagerons notre vision de notre planète malmenée car lorsque nous voyageons ensemble nous voyons bien que nous sommes sur la même dynamique et que nos différences d’âge et de pays sont une richesse dans les échanges.
Nous sommes au camping de Plaka et nous avons reçu sur notre téléphone un message d'alerte « orage et tempête » finalement un peu d'orage et de pluie la nuit mais suffisamment pour bien salir notre matériel.
Après avoir quitté le camping confortable et en bord de mer de Plaka où nous n'avons pas fait grand chose, sinon comme d'habitude de la lessive, de la baignade, de la lecture, des jeux, des cafés en terrasse et l'apéro, nous rejoignons la région du Magne à travers la montagne et cols à franchir dont un à 1200m pour rejoindre Kosmas.
Les voyageurs rencontrés nous avaient tous dit que cette région était incontournable et exceptionnelle. Effectivement elle vaut le détour. Les montagnes et la mer se côtoient, les villages sont accrochés dans des pentes vertigineuses. Les maisons toutes en pierres avec des tours carrées dominent la mer et ses nombreuses criques turquoises.
Nous sommes en novembre et la saison touristique est vraiment terminée, nous arrivons dans des villages qui semblent abandonnés. De nombreuses maisons sont fermées et attendent le retour des touristes au printemps. L'avantage de cette période pour nous c'est que nous partageons la route seulement avec les locaux qui l'utilisent pour se rendre dans les oliveraies et quelques touristes en camping-car qui comme nous profitent de cette période pour découvrir cette région.
Cette région vit du tourisme et des olives, c'est la saison de la cueillette, elles sont toutes petites et servent à faire de l'huile la meilleure que nous ayons dégustée, presque vert fluo, épaisse et avec beaucoup de goût. C'est un travail compliqué, les oliviers sont à flanc de montagne, au milieu des rochers. Il faut mettre des bâches sur le sol, faire tomber les olives, séparer avec une machine sur place les branches des olives, les mettre en sac puis descendre les sacs au véhicule parfois avec des mules, les transporter à l'usine et il faudra entre 4 à 10 kg d'olives pour faire un litre d'huile.
Cette région est propice au bivouac, une fois dans une carrière puis en bord de mer. Nous trouvons facilement des petites plages où poser nos tentes et parfois une douche ce qui est bien agréable après la journée de vélo et la baignade du soir. Il fait encore très beau et la baignade est rafraîchissante. L'apéritif national est le Ouzo à base d'anis et nous prévoyons lors de nos courses une petite bouteille à partager le soir même s'il manque les glaçons car trouver un bar dans la journée c'est difficile et lors de nos bivouacs c'est mission impossible, il faut donc anticiper ou avoir un peu de chance. Cet apéro est excellent avec des châtaignes trouvées sur le bord de la route et grillées sur le poêle rocket qu'Olivier et Karen vont adopter.
Nous nous séparons jeudi Karen et Olivier partent vers la pointe sud et nous, nous souhaitons amorcer la remontée au nord.
Nous arrivons à Kalamata après quelques belles montées et une descente vertigineuse à 20% sur un chemin en béton qui aura raison des freins du vélo Roland et nous trouverons un magasin de vélo. Aujourd'hui il pleut (première journée) à Kalamata mais nous avons réservé un logement pour deux nuits. Kalamata est une ville importante du Péloponèse, nous retrouvons la circulation, les magasins et les immenses terrasses. Nous y mangeons un Mezze (assortiments de délicieux mets) avec de la viande de porc grillée confite que nous n'avions pas consommée depuis la Géorgie.
Salut les Petits,
On est heureux de voir que tout va bien, vous faites toujours de belles rencontres et vous nous faites partager de merveilleuses photos . J'ai l'impression de reconnaitre un peu la Corse avec les oliveraies.
Vous devez avoir des mollets en béton à force d'avaler tous ces kilomètres!
Bon courage pour la suite.
bises
Les Paineau