Jusqu'au dernier moment l'accueil turc aura été une réalité le dernier thé sera pris dans une petite échoppe avec des personnes dont le travail est de préparer les documents pour les chauffeurs routiers qui doivent passer les douanes.
Nous sommes à la frontière entre la Turquie et la Bulgarie, certainement la plus grosse frontière de notre voyage. C'est notre dixième pays. Nous montrons plusieurs fois nos passeports et nous entrons dans ce nouveau pays. Nous remontons une file ininterrompue de plus de 3km de poids-lourds stationnés les uns à la suite des autres en attendant de pouvoir rejoindre les parkings pour faire les papiers, impressionnant !
Nous roulons le long des bas côtés jonchés de détritus en tous genres certainement laissés par les chauffeurs bloqués ici pendant de longues heures et qui se restaurent à côté de leur camion. Dès nos premiers kilomètres dans ce pays les paysages sont bien différents, il y a encore beaucoup d'arbres et les surfaces cultivées sont bien plus petites, nous avons parfois l'impression de rouler dans notre bocage avec ses belles couleurs d’automne.
Les premières pancartes sont surprenantes, ils ont dû écrire en miroir, les lettres sont comme retournées et incompréhensibles pour nous. Nous sommes surpris par les petits villages que nous traversons, les maisons brinquebalantes en terre et briques, sont-elles habitées ou abandonnées ? Il y a peu d'animation comme si le temps s'était arrêté, cette première impression restera réelle, ici c'est pauvre !
Les routes entre les villes et villages sont correctes mais dans les villages elles sont défoncées et souvent en terre. Nous trouvons les charrettes, tractées par un cheval pour le déplacement et le transport de personnes ou de marchandises. La population Bulgare n'est pas aussi avenante que les turcs mais comment peut-on rivaliser ? L'accueil nous semble plus froid, le premier café dans lequel nous entrons ne nous permet pas de tester les deux mots que nous avons appris car soit ils ne sont pas compris, mal prononcés ou pas entendus.
En observant un peu on se rend vite compte que les gens se saluent peu et ne se disent pas forcement au revoir cependant nous arrivons à échanger et à obtenir quelques sourires lorsque nous essayons de nous faire comprendre pour acheter à manger pour notre repas du midi. Nous retrouvons le vin avec une cuvée Bulgare spéciale (ce n'est pas Roland qui est en photo) et le saucisson.
Juste avant la pose du midi encore un rayon de cassé, nous ne les comptons plus, nous sommes dans une petite ville et il faut peut être en profiter pour faire réparer car s'il est possible de rouler avec un rayon en moins, avec deux ou trois posent vraiment un problème. Nous demandons à une cycliste qui décide de nous guider dans la ville et dans un premier temps nous conduit chez un réparateur de pneus, erreur de casting, elle nous guide ensuite dans un petit magasin impossible à trouver seuls et nous laisse entre les mains d'un « doctor vélo » âgé de 74 ans mais bon technicien.
Le rayon est vite remplacé et avec quelles photos présentes sur le mur de son atelier on peut retracer son parcours de professionnel, cycliste et entraîneur. Il y aussi des avis de décès de personnes qui ont compté pour lui. On constate qu'il y en a souvent sur les murs, les portes des maisons.
Il y a une photo d'une équipe de cyclistes bulgares championne de Bulgarie de 1991 avec lui comme entraîneur. Mirko Petro est impressionné par notre périple et lorsque nous lui montrons notre carte générale avec tout notre parcours (très utile pour engager une discussion) il hoche la tête en disant « c'est pas possible, ils font ça !», il nous explique qu'il fait encore du vélo le dimanche entre 80 et 120km, alors des cyclistes qui parlent à des cyclistes il y a forcement de la sympathie. Au moment de régler l'addition, il n'en est pas question. Il va acheter deux café, nous donne deux chambres à air, un lot de rustines et une dizaines de rayons que nous ne pourrons pas installer car Roland n'a pas la clé pour démonter la roue libre du vélo, s'il avait su... Mais finalement cela aurait été une erreur d'en avoir une car on n'aurait jamais rencontré Mirko et tous les autres réparateurs ni les gens qui nous guident pour trouver les ateliers.
Le soleil a disparu, les températures ont chuté, nous sommes en hiver. Plusieurs couches de vêtements (parfois 5) sont nécessaires pour rouler confortablement, reste le problème des extrémités : pour Roland, les mains, pour Marylène, les pieds. A chacun son problème !
Nous apprécions encore plus les pauses café ou repas au chaud à côté d'un poêle. Après une nuit froide sous la tente avec quelques flocons, nous franchissons sans doute notre dernier col (700m) du périple pour arriver dans l'une des plus belles villes bulgares Велико Търново (Véliko Tarnovo).
C'est l'ancienne capitale bulgare de l'empire Ottoman. Nous y séjournons deux nuits, dans une belle et grande auberge de jeunesse, que nous avons pour nous seuls. Ce matin le propriétaire nous offre le thé, des pommes et des dattes.
Demain nous prenons la direction du Danube pour rejoindre la Roumanie.
Bonjour tous les 2,
Toujours votre beau sourire, mais là, avec le froid, ça risque d'être moins drôle !
Leur vie, à ces Bulgares n'est sûrement pas facile. Je vous souhaite encore de belles rencontres malgré tout. Bises
Nicole
Coucou!
Nous prenons enfin le temps de venir vous lire... Sauf que voilà, quand on vous lit on a envie de partir! Il nous faudra encore attendre quelques mois, mais les choses se précisent quand même de notre côté.
Nous notons l'astuce des rayons cassés pour faire connaissance!
Bises
Julie et Andy
Bravo ...Vous domptez le froid...qui nous rejoint aussi...Bonne route...
bonjour les Petits toujours à vélo,
toujours agréable de voir votre périple, bien au chaud dans mon bureau...
bisous à vous deux