Tout a une fin et nous la sentons proche encore une semaine pour rejoindre Milan, prendre un train pour rejoindre la France. Cette semaine nous poursuivons notre voyage toujours le long du Pô, rien à voir avec les paysages exceptionnels de Géorgie et de Turquie, ici c'est plat ce qui oblige à toujours pédaler c'est assez monotone. Finalement entre côtes et plats nous préférons vraiment les côtes.
Heureusement il y a des petites villes ou villages qui rythment les journées et il y fait bon trouver un café et se mettre au chaud. L'hiver nous a rattrapé et la semaine a été grise, froide, peu ensoleillée et pluvieuse. Lundi nous arrivons à Colorno, petite ville avec un immense jardin près d'un monastère mais nous n'y planterons pas notre tente car il ferme à 18h, nous trouvons un jardin public.
Mardi il pleut et il va pleuvoir toute la journée une pluie fine et pénétrante. C'est notre première journée de pluie sur nos vélos. Ce sera une dure journée sous la pluie car suite à une erreur de navigation dans le dédale des digues qui longent le Pô nous faisons 30 km de plus en repassant deux fois au même endroit, la petite étape de 56 km en fait au final plus de 80.
Nous avons réservé un Airbnb chez Francesco à Cremona qui va nous permettre de nous mettre au sec et de faire sécher la tente dans son garage. C'est un appartement de centre ville très agréable et son accueil est attentionné, nous cuisinons une fricassée de poireaux avec des pâtes fraîches c'est sublime, quel plaisir de cuisiner des légumes. Comble de malchance nous allons oublier la portion que nous avions prévue pour le lendemain dans le frigo. Quand nous sommes arrivés la veille, nous avons trouvé cette ville peu animée et très grise, il faisait nuit et il pleuvait. L'ambiance est différente le matin sous le soleil avec son petit marché sur la place de la cathédrale et un commerçant sympa qui nous donne des clémentines.
Le soir, nous avons beaucoup de chance, nous arrivons à un embarcadère, il y en a assez souvent et avons repéré que ce sont des coins bien pour mettre la tente et là il y a un bar ouvert et un poêle en briques chauffe l'espace. Nous demandons à camper et nous avons accès aux toilettes et à l'eau. Nous monterons la tente sous le toit de la terrasse ce qui est un luxe car à cette saison le matin la tente est enfondue et là elle sera sèche. C'est un bar qui existe depuis les année 60 et qui est une guinguette l'été très animée, aujourd'hui elle est tenue par le fils Mino. C'est une ambiance de copain qui passe la soirée autour du poêle, nous jouons au Pikomino avec Marie Grazia qui est infirmière et nous parle du Covid dont le premier cas Européen était situé un petit village à 5km. On sens qu'elle est encore très bouleversée par cette tragédie qu'elle a vécu pendant un an et demi, depuis elle a changé de service. Géorgio, agriculteur nous parle de la crise politique et économique que connaît l'Italie avec le problème de l'Italie du nord et du sud. Nous n'avons pas la chance de connaître une unité territoriale comme vous en France nous dit-il.
Nous arrivons à Milan en suivant une piste cyclable le long d'un canal. C'est dans l'Hostel Coconut que nous allons passer nos dernières nuits en Italie. Samedi nous visitons la ville sous le pluie et dimanche il pleut toujours mais nous sommes dans le train qui doit nous permettre de rejoindre Genève puis Lyon.
