On nous avait prévenus, lors de nos échanges au moment de notre pause, on nous a parfois dit : la deuxième partie de votre voyage sera différente, il va faire froid, il va pleuvoir, vous aurez moins de rencontres avec les gens... Nous sommes sur place et nous commençons la sixième semaine de notre saison 2 du voyage. Ces avertissements sont un peu comme juste avant une frontière où les gens du pays que nous quittons nous mettent en garde sur le pays d'après, finalement qu'en est-il ?
La météo c'est plutôt pas mal :
Certes les nuits sont fraîches, les gelées fréquentes mais dès le matin c'est le soleil qui nous cueille au saut du duvet. Depuis Berlin, nous n'avons pas eu une goutte de pluie. Il y a bien le vent contre lequel on peste parfois. Il vient de l'Est pas forcément chaud mais lorsque l'on pique-nique à l'abri du vent, il faut sortir la crème solaire. Les serpents en profitent pour se dorer au soleil. Par contre on constate qu'au fil des semaines la végétation est toujours au même stade, cela doit être lié au sens de notre déplacement vers l'Est et maintenant vers le Nord, les arbres n'ont toujours pas de feuilles, l'herbe est encore très jaune, grillée par le froid. Quelques fleurs montrent timidement leur nez.
Les rencontres :
Effectivement on n'est pas en Albanie ou en Turquie où on était klaxonné à chaque virage ou presque. Ici les gens sont plus réservés mais cette semaine nous avons eu de nombreux contacts spontanés ou grâce au réseau Warmshower.
Lundi soir Arvydas et Ruta nous ont accueillis dans le village de Zemaitkiemis. Ingénieur de 60 ans au chômage, il dévore les kms de manière impressionnante. C'est un passionné de longues distances il nous montre sa médaille des 600km qu'il a réalisés en 30 heures, c'est un ancien coureur cycliste. Si on suivait son rythme on serait de retour la semaine prochaine à Bressuire... Il nous raconte sa jeunesse sous l'occupation soviétique.
Arvydas avait pris des contacts pour notre dernier hébergement en Lituanie et nous arrivons le lendemain dans un hôtel fermé près de Kupiski, Gintas nous accueille en lituanien, il nous semble un peu « bourru », c'est sa fille au téléphone qui sert d'interprète, finalement c'est quelqu'un de très gentil qui fera tout pour que nous soyons bien, il démarre la chaudière à bois pour que l'on puisse prendre une douche chaude et nous arrivons ensuite à échanger sur les voyages qu'il a fait, ils sont nombreux. Sans langue commune il est difficile d'échanger facilement, c'est une grande barrière.
Riga la capitale Lettonienne, est encore un peu loin et ce ne sera pas pour ce soir jeudi, il nous faut donc trouver un coin pour mettre notre tente. Nous avons visé les bords de la Daugava et avant de nous installer nous demandons l'autorisation de mettre notre tente sur les bords du fleuve,
La réponse est positive et quelques temps plus tard la personne à qui on a demandé arrive avec une brouette de bois sec pour que l'on puisse faire du feu et elle récupère les deux/trois bouteilles qui traînent. Ce soir là une famille qui passe devant la tente nous dit que si nous avons froid ou besoin de quelque chose leur maison est celle avec le toit gris.
Nous arrivons vendredi matin à Riga où Normund a répondu positivement à notre demande d'hébergement chez lui pour deux nuits. Nous l'avons choisi car il dit apprendre le français et vouloir l'améliorer. Pour nous c'est une chance et on veut bien servir de professeurs, en fait il n'en a pas vraiment besoin. En trois ans il maîtrise notre langue et cela nous permet de communiquer facilement. Samedi soir, il a invité une amie qui suit les cours avec lui, Inguna. Il est ingénieur, elle est juriste, nous profitons de cette soirée bien sympathique pour discuter à bâtons rompus. Nous parlons un peu du climat et Normund nous dit : « ce n'est peut être pas très politiquement correct mais pour nous il y a un avantage, les hivers sont moins rigoureux, la vie est plus facile. Par contre les tempêtes et les orages sont plus violents». En fait, ces deux élèves n'avaient pas vraiment besoin de professeurs mais nous, nous avons beaucoup appris et découvert des plats typiques de Pâques préparés par la maman de Normund.
Sur Facebook, et oui nous sommes branchés, nous suivons trois jeunes français qui ont prévu de faire le même périple que nous mais avec deux vélomobiles et un vélo droit. Ce sont des vélos carénés. Ils sont à Riga en même temps que nous, nous les rencontrons et passons un bon moment à partager nos différentes expériences. Nous nous retrouverons peut-être sur la route.
Finalement aujourd'hui nous pouvons écrire pour tous ceux qui étaient inquiets pour nous : au nord comme au sud, en ouvrant les yeux il y a toujours à voir et à rencontrer. Le voyage lent le permet vraiment.
La Lituanie et la Lettonie sont deux pays qui se ressemblent un peu, leur histoire est assez semblable. Forêts, maisons de bois, biches, cigognes, grues... accompagnent nos déplacements. Ce sont des pays agréables, les villages sont jolis. Avec un peu de chance on peut flâner dans de grands marchés en plein air ce qui est un peu surprenant dans ces pays où le froid domine.
Nous terminons la semaine en visitant Riga, capitale de la Lettonie...
...ville de 800000 habitants, nous nous baladons dans la vieille ville et visitons ses quartiers Art nouveau.
Normund nous a emmené dans un restaurant gastronomique le Valtera Restorans où nous avons dégusté des produits lettons à la mode de « La Table notre Dame » (les Bressuirais comprendront) et hum c'était super fin et bon.
Hier dimanche, un petit musée de vélos anciens et locaux est indiqué sur le bord de la route et nous nous y arrêtons. C'est une très belle collection, les vélos brillent et les pièces aussi.
Aujourd'hui, uniques occupants d'un camping tout juste ouvert pour la saison, au bord du Golfe de Riga, nous profitons des différentes terrasses des bungalows en bois et de leur ensoleillement.
A 9h petit déjeuner au 14, à midi pique-nique au 20 et le soir repas au chaud dans la cuisine collective. Il y a bien un Spa et un hammam, mais il ne sont pas en état donc ce sera pour une autre fois, dommage, mais ailleurs il y aura d'autres occasions, c'est plus qu'une tradition dans ces pays.
En route maintenant pour l'Estonie notre dernier pays des Pays Baltes avant notre passage en Scandinavie.
