Vous pouvez voir une petite vidéo en cliquant ici montée sur le téléphone : « Les Petits à vélo : cuisiner en voyage ».
Derrière les nuages il y a toujours le soleil, nous gardons donc l'espoir, mais le temps a bien changé. Depuis l'arrivée à Bodo les journées grises, pluvieuses et venteuses s’enchaînent. Un voyageur croisé sur le chemin nous avait dit : « j'espère que vous aurez beau sur les Iles Lofoten, les paysages sont tellement fantastiques», effectivement nous avons eu un temps très ensoleillé mais maintenant nous déchantons. Le matin, les gouttes sur la tente, avec parfois du vent, ne nous motivent pas pour sortir rapidement du duvet pourtant il nous faut bien avancer.
Une fois partis, c'est plus facile, de toute façon nous espérons toujours du mieux et nous pourrions encore avoir pire comme dit Roland. Nous avons rejoint le continent mais la côte est tellement découpée que l'on prend, un, deux ou trois ferrys par jour.
Cela ponctue nos journées et nous permet de faire des rencontres de cyclistes ou de touristes. Lundi en sortant de Bodo, sur la route 17, nous croisons Audrey et Julien en fourgon aménagé qui habitent près du Mans et que nous avions rencontrés sur l'île de Senja, ce jour-là, ils nous avaient offert un verre de vin rouge et du fromage sarthois. Comble de bonheur pour des voyageurs comme nous.
Le lendemain, ils passent devant nous, font demi-tour et nous rejoignent nous sommes à pique niquer. Nous offrons le café et nous décidons de passer la soirée ensemble, charge à eux de nous trouver un petit coin de bivouac sympa. Ils découvrent une superbe petite cabane thaï, ouverte et à disposition près d'un lac dans laquelle nous passerons la nuit.
Pour agrémenter notre traditionnelle pasta partie, ils nous font découvrir un vin Serbe rapporté d'un de leur voyage, très bon en apéritif. Nous avons bénéficié du soleil toute la nuit par les petites fenêtres sans volets, finalement nous aurions mieux fait de rouler cette nuit là !
Nous avons également rencontrés deux cyclistes un jeune suisse de 28 ans Kevin et un allemand de 51 ans André. Ils voyagent ensemble depuis quelques jours et sont très complices, comme deux larrons en foire avec beaucoup de bonne humeur et d'insouciance. Pour André c'est 6 mois de break professionnel et pour Kevin un voyage sans date de retour. Kevin est plein d'énergie, drôle et très bavard avec un superbe accent. Quand on échange sur le coût de la nourriture ici, il nous dit «Comme la nourriture est très chère en Norvège, il faut faire ramadan, et comme il fait ne fait jamais nuit, il n'y a même pas de repas le soir». André est kiné et il nous prodigue quelques conseils d'étirement et de diététique alors que lui ne mange aucun repas chaud, il mange du pain, des légumes crus, de la mayo et boit beaucoup de lait. Ensemble, ils sont capables de ne pas rouler de la journée ou bien de rouler toute la nuit. Ils dorment sous des abris, dans les salles d'attente des ferrys. André est très calme toujours souriant, jamais fatigué, avec lui tout est possible, il voyage avec presque rien et avec rien ce serait mieux. Un vrai plaisir de les retrouver au même bivouac le soir.
Sur le ferry, vendredi 21 juin, entre Jektvik et Kilboghamn nous passons à nouveau le cercle polaire, il y a un un gros globe (pas vu !) qui marque cette ligne imaginaire que nous avions traversée à Rovaniemi en Finlande le 11 mai. Pour nous elle marque notre retour dans le sud. Maintenant le soleil passe sous la ligne d'horizon quelques minutes, coucher à 1h02 et lever à 1h15 indique notre GPS à Forvik.
Nous sommes au sud, les fermes sont de plus en plus grosses, nous voyons nos premières pommes de terre sortir de terre, l'herbe est fauchée, les vaches sont dans les prés. Nous retrouvons des odeurs familières et bien connues des fermes et du bétail.
Que ce pays est long ! Nous avons l'impression sur notre carte de Scandinavie 1cm=15km de nous déplacer à pas de fourmi.
La route n'est pas linéaire, elle contourne les fjords et les montagnes si nous ajoutons les quelques heures d'attente pour les ferrys nos journées sont assez longues. Il doit en être de même pour les Norvégiens de cette région qui doivent prendre en compte ces ferrys lors des déplacements. Nous continuons sur cette route côtière n°17 et aujourd'hui lundi pas une goutte de pluie et le soleil est revenu. Nous apercevons notre premier élan !
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