Semaine 44 - 45 : Sur les routes de France, ventées et arrosées !

Jeudi 22 août 2019, 17h.

Nous avons bien du mal à croire qu'il y a eu des canicules en France, depuis le passage de la frontière entre la Belgique et la France le temps ne cesse de se dégrader. Certains jours c'est un déluge de pluie qui s'abat sur la Normandie. Mais il va falloir faire avec car la rentrée approche...

Nous passons une dernière journée en Belgique avec Capucine, nous trouvons notre bivouac du soir près d'un « patronage » où les jeunes nous laissent les toilettes ouvertes. Sympa ! Manon, Alex et Capucine continuent à vélo pour un petit tour en Belgique, avec un passage à Bruxelles. Nous, nous rejoignons Ypres, ville d'une région dévastée pendant la première guerre mondiale qui a connu la première attaque au chlore. Les témoignages sont bouleversants. La région est truffée de cimetières allemands, anglais, français... Ils partaient à la guerre pour défendre leur patrie et ils se retrouvent tous enterrés dans la même terre.

Cette année, en faisant notre tour d'Europe, nous n'avons jamais ressenti de haine ni d'insécurité, ni de violence. C'est bien le contraire, à chaque fois de l'empathie, de l'intérêt, de la bienveillance. Il nous reste une dernière frontière pour rentrer à la maison, celle de la France. Elle n'est pas bien marquée, juste un panneau routier.

Cette frontière a le goût du rêve réalisé, et les kilomètres restants on veut les savourer, rentrer doucement à vélo. Nous retrouvons vite nos habitudes et des automatismes, nous sommes « chez nous ». C'est très surprenant d'entendre parler français après tout ce temps où ce qui se dit à la table d'à côté nous est incompréhensible, nous sommes étonnés lorsque la caissière nous dit « bonjour monsieur ». Nous retrouvons le saucisson, les rillettes, le pain croustillant, le Kir...

Dommage, le beau temps n'est pas au rendez-vous et nous devons lutter contre le vent, puis faire avec la pluie. Nous traversons le Nord, la Picardie puis la Normandie, ce sont des régions rurales avec de grands champs cultivés de betteraves, de maïs, de pommes de terre. Ce sont des régions très vallonnées et au fond des vallons, se cachent de jolis petits villages.

Nous traversons la Somme, puis longeons l'Epte, la Seine puis l'Eure... Après un samedi très arrosé, nous passons la nuit à Ezy sur Eure, chez Mathilde et ses trois filles, ce sera notre dernière Warmshower. Nous arrivons dégoulinants, et nous sommes accueillis à bras ouverts par ses filles. Nous sommes heureux de dormir au sec.

Après avoir attendu l'amélioration nous reprenons la route pour une première rencontre avec des amis qui eux rentrent sur Paris.

C'est au pied de la charmante petite église de Marcilly que nous prenons le café des retrouvailles et échangeons sur les vacances. Le moteur chaud du véhicule nous permet de faire sécher plus rapidement nos chaussures.

Encore du vent qui nous est toujours défavorable et nous fait capituler après 50 km dans le petit village de Puysaille, il y a un étang pour les pécheurs et une ancienne base de loisirs. Nous sommes très bien accueillis par Michel qui lorsque nous disons que nous sommes partis depuis un an, fait tout pour améliorer notre ordinaire et nous propose les WC et la douche. Les deux dernières étapes de notre voyage profitent d'un vent favorable et sont ponctuées par des arrêts « famille » au Mans et « amis » aux Rosiers sur Loire, un retour agréable et en douceur vers Bressuire.

Retour à la case départ ! Jeudi 22 août 2019, après plus de 16500 km, 22 pays et 310 jours de voyage nous retrouvons le panneau Bressuire. Nous sommes heureux et en pleine forme, seule notre tente a rendu l'âme, les derniers coups de vent lui ont été fatals.

Pour les derniers kilomètres nous ne sommes plus deux mais 5 à rouler sur la voie verte entre Voultegon et Bressuire.

Après le passage au bar pour arroser çà et une photo devant l'église, nous nous dirigeons vers la maison où des amis nous attendent pour la soirée.

C'est bien la fin d'une expérience, d'un rêve devenu réalité et nous allons, c'est sûr, être vite repris par la vie quotidienne. Ce retour est un peu comme un lendemain de fête, une espèce de gueule de bois qu'il va nous falloir plusieurs jours à résorber.

C'est également la fin de nos messages hebdomadaires qui nous ont permis de partager avec vous ce voyage, maintenant ce n'est pas compliqué, l'adresse est toujours la même, il vous suffit de pousser la porte du jardin pour nous retrouver.