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  • Photo du rédacteurpetitageneau

Semaine 8 : Rapide passage en Bosnie-Herzégovine.

Dernière mise à jour : 23 sept. 2018

Effectivement la frontière n'était pas loin et en quelques coups de pédales nous y sommes, nous roulons sur une route qui longe une grande vallée assez fertile et cultivée. Nous quittons la Croatie et nous entrons en Bosnie-Herzégovine, un douanier stoïque nous demande nos cartes d'identité et nous laisse passer, faciles les frontières pour nous européens. Ici, trois monnaies circulent, le mark bosniaque, le Kuna croate et l'Euro. Notre prochaine destination est guidée par deux choses, la ville de Mostar, tristement célèbre avec son vieux pont, et un hébergement chez Bambi que nous avons trouvé et contacté sur le réseau Warmshowers. Sur sa page d’accueil il indique : «je n'ai jamais dit non à personne, si vous êtes un voyageur à vélo vous êtes le bienvenu» alors il est évident que nous allons nous y rendre.

La Bosnie-Herzégovine, contrairement à sa voisine la Croatie a peu d'économie touristique car très peu de mer (21 km de cotes, drôle de découpage des frontières). Ce pays nous a semblé délabré, beaucoup de villages abandonnés, des maisons encore criblées de balles et très peu d'activité dans les régions que nous avons traversées. Mostar que nous avons visité est une ville touristique de par son histoire récente mais aussi passée. Une très belle rivière la Neretva la sépare en deux parties. La partie Est est musulmane avec ses nombreuses mosquées et la partie Ouest est chrétienne. Une ambiance orientale se dégage de cette ville. Son pont qui était le symbole de cette liaison a été complètement détruit en 1993 et reconstruit entièrement ainsi que la vieille ville en 2004 grâce aux fonds de la communauté internationale. Dans le musée sur la guerre que nous avons visité, nous avons pu visionner un film sur le siège de Sarajevo qui a mis des visages et des images sur toutes les ruines et les impacts de balles que nous avions vus lors de nos déplacements. C'est émus que nous quittons Mostar.

Aller à Mostar c'était aussi aller chez Bambi par une route saturée de voitures et de camions qui relie Mostar à Sarajevo : un œil sur le rétro et un œil sur la bande blanche côté droit en essayant de se faire tous petits, 12 km dans ces conditions c'est long ! Bambi a créé une structure agricole de permaculture : raisins et maraîchage. Il vit simplement dans une caravane et met son terrain à disposition pour les voyageurs de passage. En un an il a reçu 170 voyageurs à vélo dont 40 français. Son projet est de développer un centre pour apprendre la permaculture et permettre à des enfants de confessions différentes de vivre ensemble car il nous explique que les conflits ont laissé des traces. Pour lui les choses peuvent évoluer en éduquant les enfants. Sur son terrain, nous sommes sept : deux allemands (Julia et Vincent), trois malaisiens (Muhammad, Fattah, Ling). Ils sont tous très jeunes, 20/22 ans. Seule Ling ne fait pas de vélo elle est venue en woofing. C'est un grand moment d'échange, en anglais bien sûr.

Nous sortons de la Bosnie par la triste ville de Bileca, et c'est en montagne que nous arrivons au Monténégro par une petite frontière, beaucoup de voitures arrêtées avec des douaniers qui ont tout leur temps. Nous nous faufilons et nous passons assez vite. Ici c'est l'Euro à nouveau mais pas un distributeur en vue, nous sommes en pleine montagne et nous sommes fauchés. Un premier camping après la frontière avec un petit resto, on s'y voyait déjà mais sans le sou en poche, il faut filer son chemin. La veille on avait vidé nos poches d'euro, de kuna et de mark pour payer notre nuit, on avait à peine le compte. Après une nuit en sauvage, c'est dans une station service que nous pouvons enfin avoir un peu de cash. Les kilomètres défilent sur des plateaux dans les montagnes c'est beau et grandiose. Sur la carte les villages indiqués ne sont dans la réalité que quelques maisons. L'heure du café approche et là ce n'est pas un mirage, nous nous arrêtons chez Mitcho qui boit de l'eau de vie avec un copain. C'est un café rustique entre débarras et ferme. Nous y sommes bien accueillis et à l'aide de notre carte ils nous expliquent l'histoire de la région avec l'occupation des Ottomans, des Autrichiens et nous buvons un café turc. Mitcho nous propose de découvrir son lieu, élevage de poules, de chèvres, de cochons le tout gardé par trois gros chiens. Un moment comme nous les aimons bien, le tout en Monténégrain bien sûr. Nous reprenons la route, passons un petit col et découvrons Les Bouches de Kotor, splendide baie fermée telle un fjord. Nous profitons d'une journée de repos pour visiter et gravir les remparts de la forteresse de Kotor. Le petit camping dans lequel nous sommes au bord des bouches de Kotor, nous pemet de faire une pause, un peu de lessive (mince y'a pas de machine!) et de passer du temps avec deux suisses Sabrina et Frédéric partis depuis début juillet qui comme nous relient la Turquie, voire l'Iran car ils pensent rentrer fin décembre.

Nous avons traversé la Bosnie-Herzégovine, nous sommes maintenant au Monténégro mais avant la frontière nous sommes passés par la République démocratique de Sprska qui ne figure pas sur la carte mais qui est une des deux entités qui composent la Bosnie-Herzégovine avec la fédération de Bosnie et Herzégovine. Nous avons découvert la complexité du découpage du territoire de l'Ex-Yougoslavie et des conflits qui ont eu lieu.

Comme voyageurs à vélo c'est sereins et sans stress que nous parcourons ces territoires.



Camping chez Bambi.




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