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Photo du rédacteurpetitageneau

SEMAINE 8 : Au revoir la Géorgie, bonjour la Turquie



Une semaine sur les hauteurs, à pédaler jusqu'à 2150 m. Il faut en donner des coups de pédale, mais souvent « le jeu en vaut la chandelle », nous roulons dans des paysages grandioses et sur des espaces immenses jusqu'à la ville industrielle parfois abandonnée de Rustavi.



A la tombée du jour par une piste dans la ville de Marneuli où tout n'est que poussière. Nous sommes dans une zone artisanale, ça grouille, les voitures roulent dans tous les sens. Nous trouvons un joli coin de bivouac dans une zone à l'extérieur de la ville où sont installées d'énormes installations d'extraction et concassage de pierres. Nous les entendons travailler tard dans la nuit.



Sur ces hauts plateaux on sent que l'hiver approche les hommes et les femmes sont au travail dans les champs pour préparer la nourriture des animaux, ramasser les pommes de terres et stoker des bouses de vache qui serviront de combustibles, ici pas d'arbres. Les anciennes maisons sont enterrées pour mieux se protéger du froid et couvertes d'un toit végétalisé pour avoir une meilleure isolation.


Un soir après une journée difficile, nous trouvons un lieu bucolique où il fait bon poser la tente et se restaurer. Ça tombe bien, nous sommes fatigués et nos sacoches sont vides. Ces petits moments sont toujours savoureux même si il n'y a pas de douche ce sera avec notre sache au bord de la rivière.



La route continue entre 1800 et 2000 m d'altitude et suit deux grands lacs dont celui de Tsalka. A nouveau, le soir arrive et nous devons trouver un espace pour mettre notre tente. Nous sommes interpellés par deux jeunes dont un Odyssea nous propose de venir dans son jardin. Odyssea travaille aux Pays-Bas et il nous dit, « je ne suis pas Géorgien, je suis grec ». En fait nous apprenons que dans cette région de Géorgie se sont installés il y a deux cents ans une communauté grecque qui fuyait les persécutions turques. Une vingtaine de villages de cette région proche de l'Arménie sont entièrement grecs. Les communautés fermées avaient gardé leur langue, avaient créé des écoles où les enfants apprenaient le Russe et le Grec mais pas le Géorgien. En 1990 au moment de la chute de l'URSS, la Grèce a mis a disposition des bateaux pour que ces populations « les grecs russophones » puissent revenir en Grèce. 80% sont donc repartis. Odyssea est rentré en Grèce avec ses parents il avait 6 ans. Il revient ici l'été dans la maison de son grand-père pour y retrouver de la famille et des amis. Il ne veut pas rester en Géorgie : ici on travaille tout le temps et on n'a pas d'argent, les gens sont vite usés. Adulte, il a passé 8 ans à Londres et vit maintenant près d'Amsterdam. Aux Pays-Bas c'est mieux qu'en Angleterre il y a des règles qui cadrent le travail. Nous prenons une douche, nous mangeons avec eux et des amis des pommes de terre du jardin et Roland se lâche un peu sur la chacha...


La frontière entre la Géorgie et la Turquie est très moderne, on pourrait se croire dans un hall d'aéroport. Notre passage se fait très facilement, quelques coup de tampon et nous voilà en Turquie.


Il y a l'attrait de la nouveauté qui se profile mais aussi un peu de perte de confort car il faut le dire on prend des habitudes au fil des jours. Comment va-t-on être accueilli en Turquie, les gens seront-ils aussi sympathiques qu'en Géorgie, conduisent-ils de la même manière à grand coup de klaxon, qui veut dire « attention je suis là et de toute façon je passe !» ? Toutes ces questions tous les voyageurs se les posent en passant d'un pays à un autre.



Nous allons être vite renseignés. Il nous faut de l'eau pour la nuit ( à 19h il fait nuit), le premier village possède une fontaine avec son abreuvoir, nous faisons le plein des gourdes. Une petite fille se balance et des adultes sont dans la cour de la ferme, les troupeaux rentrent.



Nous avons vu un espace qui pourrait nous convenir pour mettre notre tente et nous demandons si cela est possible. Finalement nous nous retrouvons dans un atelier/maison, le sol est balayé pour nous une bâche est étendue pour y mettre nos matelas. Marylène est partie avec la petite fille, Zeynep de 11 ans très enjouée et très contente de cette animation que nous créons. Grâce au traducteur en ligne Roland peut échanger avec les hommes sur le banc au soleil dans la cour. « Ici les conditions sont difficiles -40°c l'hiver, les troupeaux sont une vraie richesse... Nous sommes cinq familles à vivre dans cette cour... moi je travaille dans une université comme fonctionnaire... »



On vient me chercher et Roland retrouve Marylène dans une pièce bien chauffée avec un beau et bon repas sur la table. Il a été préparé par un couple, ils ont 60 ans comme nous , lui est retraité il était gardien de prison.

Le lendemain matin nous aurons également le petit déjeuner avant de partir. Finalement cette rencontre nous conforte dans le fait que nous serons bien aussi en Turquie.



Nouvelle journée et comme toujours il est temps de s'arrêter pour la nuit. On a repéré une rivière dans 8km on va aller voir et peut être trouvera-t-on le spot idéal, calme, avec un peu d'eau de l'herbe pas trop loin d'un village... C'est l'heure du retour des troupeaux il y a une grosse animation avec les vocalises des bergers pour guider et encourager les bêtes à retourner à l'étable pour la nuit. Nous avançons un peu et nous apercevons un véhicule français (44) il nous disent que l'on sera bien ici pour la nuit. Nous sympathisons, ils sont originaires de Nantes et découvrons qu'ils voyagent avec trois enfants depuis trois ans. Pour les curieux ils ont un site, leur nom de famille est Amour et leur site « lamourenvadrouille ».



Après une bonne nuit, des derniers échanges nous reprenons la route, toujours en pédalant au travers des cols à 2OOOm et nous arrivons à Kars, petite ville de plus de 100 000hab. Sur la route dans l'autre sens nous croisons un jeune couple d'allemands, ils voyagent depuis un an et rejoignent Katmandou.



Nous nous posons dans un AIRNB, on l'a bien mérité !



Pour les curieux nous avons mis les cartes de notre parcours depuis le début et une carte plus détaillée de notre parcours en Géorgie. Nous avons fait à ce jour en 56 jours de voyage 2600 km de vélo. Nous sommes incapables de dire combien de mètres de dénivelé nous avons fait, il y a en a eu beaucoup.







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2 Comments


Lucie Grivelet
Sep 24, 2022

Merci pour ce partage, je voyage avec vous et j’apprends plein de choses aussi … Bon courage Lucie

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Claudine Bourguignon
Claudine Bourguignon
Sep 20, 2022

Merci..un vrai bonheur de vous lire, de vous suivre...

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