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SEMAINE 9 : En pédalant à contre-vent.



Bien installés à Kars dans notre AIRBNB, à deux pas du centre, nous profitons de l'ambiance animée de cette petite ville. Nous sommes surpris par le nombre de commerces et les petites terrasses qui offrent une seule boisson : le traditionnel çay (thé 0,30€ ).


Nous en profitons pour passer chez le coiffeur ce qui ne fait pas de mal pour un prix très modique (3€ cheveux et barbe pour Roland, et 3,80€ pour Marylène).




Pour nous la vie ici est très bon marché mais pour les Turcs il faut faire de grosses journées ou avoir plusieurs activités pour pouvoir gagner un peu d'argent, les conditions économiques sont difficiles pour eux. En 2015, il fallait diviser la livre par 3, pour avoir la correspondance en euro, aujourd'hui c'est par 20 !. Deux phénomènes impactent l'économie du pays : l’effondrement de la livre qui a perdu 45% de sa valeur par rapport à l'euro depuis un an et une inflation galopante qui d'après certains économistes turcs atteint plus de 80 % sur un an. Pourtant le pays est dynamique et sa croissance est supérieur à 7,5%, grâce aux exportations c'est la stratégie mise en place par ce pays.



Toute cette semaine le vent va se lever dans la matinée et nous faire face, c'est habituel en automne dans cette région. Il souffle en continu à plus de 55km/h et ici pas une haie pour le stopper.

Pour rejoindre Erzurum, nous empruntons une petite route à travers la montagne pour passer un col à 2150 m et atteindre la ville de Sarkamis. La route serpente dans une vallée, le fond de la vallée est vert et les flancs de la montagne sont ocres.


Arrivés à Sarkamis, nous posons notre tente dans le jardin d'une maison où nous sommes très bien accueillis. Nous ne voulons pas dormir seuls dans la montagne car le couple d'allemands rencontré il y a quelques jours nous a alertés sur la présence d'ours dans ce coin là, ce que nous confirme plus ou moins notre hôte qui travaille dans les forêts.



Après notre petit déjeuner suivi d'un thé nous reprenons la route qui monte encore pour passer un col à 2368m. Mais le vent se lève et comme chacun le sait, ce n'est pas l'ami du cycliste. Il nous force même à nous arrêter dans le village d'Horun. Et là, surprise, nous sommes accueillis par deux jeunes femmes qui sont en train d’aérer et de veiller à ce que les poules n'attaquent pas les graines de tournesol qui sont à sécher.


Elles vont nous offrir l'hébergement dans la maison, le goûter et le repas. Grâce au traducteur nous pouvons échanger et partager un moment de leur vie. Nous visitons l'école de Aydanur (25 ans) qui enseigne dans une classe unique au sein d'une école nouvellement créée, elle accueille entre dix et quinze enfants. Reyhan sa petite sœur de 20 ans est à l'université en école de journalisme, les cours reprennent la semaine prochaine. Nous nous installons dehors à côté du jardin potager, un poêle à bois va servir à cuire le repas du soir et chauffer le çay. La maman Nuran est présente avec nous et nous passons une soirée dans la bonne humeur, la nuit est tombée, le grand frère Yusuf arrive avec le troupeau de moutons. Lui aussi poursuit des études dans une école d'ingénieur en sylviculture à Istanbul. Nous nous rendons compte que pour ces jeunes la famille est importante, ils sont actifs pour aider pendant les vacances aux tâches domestiques, jardin, animaux... Les parents ne sont pas agriculteurs ni éleveurs, le papa est enseignant en économie et négociant en céréales. Ils ont aussi une centaine de moutons. Pour vivre en Turquie nous avons l'impression qu'il faut plusieurs emplois ou activités. Pendant la nuit sur le toit en tôle de la maison nous entendons la pluie d'orage, nous sommes bien à l'abri.


Nous partons de bonne heure (6h30) car nous avons vu (sur Windy) que le vent se lèvera lui à 11h et nous ne voulons pas souffrir comme hier. Nous voulons éviter la grosse route et nous nous retrouvons à pousser nos vélos dont les roues sont coincées par la terre rendue collante et humide par la pluie de la nuit. Nous galérons un peu avec nos fourchettes pour retirer la boue et nous reprenons la grosse route 2x2 voies.


Nous arrivons à Pasinler à 12h30 en ayant fait 70km. Beaucoup de vent, des nuages d'orage bien présents nous incitent à nous réfugier dans l'hôtel Tuba, pour 10€ nous avons une chambre et nos vélos aussi, c'est rustique mais propre.


Le lendemain nous rejoignons Erzurum avec un passage à 2110m. Erzurum est la ville la plus haute de Turquie à 1890m c'est aussi une station de ski l'hiver. Dans toute cette région les hivers sont très rudes et la neige est présente un long moment. Plusieurs fois en traversant des villages, nous nous sommes questionnés sur comment pouvait être l'hiver avec des routes sans doute impraticables et des températures très basses dans des maisons sans système de chauffage. Plusieurs fois on nous dira que l'hiver il fait très froid.


Nous faisons les touristes, nous visitons plusieurs lieux anciens, caravansérail, mosquées, madrasha (école coranique).


Nous découvrons même un café librairie alternatif créé en 1925 qui conserve de nombreux livres consultés par des étudiants et des chercheurs.



Notre soirée se passe dans un lieu restaurant/musée où nous pourrons écouter de la musique traditionnelle turc avec son célèbre saz (instrument à cordes), des personnes dansent, une très belle soirée orientale dans un lieu exceptionnel. Nous sommes bien en Turquie.




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