Ce lundi matin, nous quittons l'Albanie, après avoir laissé le cœur un peu gros Xhafer et Ardjana nos hôtes dans la ville de Korça Nous leur avons promis de leur faire de la publicité. Quelques jours plus tard sur nos conseils, Sabrina et Frédéric (vous savez, nos amis suisses) y sont passés.
La route nous conduit en Grèce. Nous parcourons nos premiers kilomètres grecs sur une route déserte, quel changement avec l'Albanie où il y a beaucoup de monde sur le bord des routes ou dans les champs et les saluts nombreux. Nous sommes en montagne, les paysages sont plus arides, de nouvelles pancartes font leur apparition, elles indiquent la présence de loup et d'ours, mais c'est comme en France quand on vous annonce la présence de biches ou de chevreuils, on ne les voit jamais, ici c'est pareil.
Depuis que nous avons rencontré Frédéric et Sabrina nous savons que l'on peut voir des pélicans sur les grands lacs. Même si il n'y a pas de pancarte pour les annoncer le passage par le lac de Kastoria nous permet de les voir et ils se laissent facilement photographier. Ce sont des oiseaux très gros, plus gros que des cygnes, avec un bec tout mou, c'est drôle quand ils bougent la tête on a l'impression de voir un drap qui flotte au vent.
Le lendemain 25 septembre c'est notre anniversaire de mariage (on ne dira pas le nombre d'années), un « drôle » de bivouac nous attend après la ville de Grevena. Il commence à se faire tard 18h (ici il fait nuit à 19h), nous cherchons un coin de bivouac nous nous approchons d'une église. Le Pope présent nous demande si nous cherchons un coin pour dormir et nous propose de nous installer devant l'église. Toute la terrasse est pavée, la tente est installée sans piquets en nous servant d'un banc et des briques qui étaient posées là. De plus nous avons un menu exceptionnel composé de pitas garnies d'une bonne sauce tomates, oignons, poivrons (de Xhafer), le tout est cuit sur notre poële à bois arrosé d'un vin du coin. On n'aurait pas eu mieux avec une wonderbox « nuit insolite ».
La route que nous suivons pour rejoindre les Météores est une ancienne route nationale N15 ce qui nous permet de rouler tranquillement. Nous pique-niquons dans le petit village de Eleftherochi. Nous nous installons et 5 enfants viennent discuter avec nous. Mantalena la plus grande parle un peu anglais, elle nous demande si nous avons aimé l'Albanie et nous comprenons alors que ce sont des albanais qui ont émigré en Grèce, partout les gens bougent d'un pays à l'autre pour trouver des conditions de vie meilleure ou tout simplement du travail. Nous partageons notre chocolat et des petits gâteaux encore un bon moment.
Nous arrivons aux Météores que nous connaissions pour y être allés il y a presque 20 ans. Les paysages sont somptueux et cette région vaut le déplacement même si elle est très touristique. Nous restons deux nuits au camping Vrachos, nous en profitons pour faire une grosse lessive, dépoussiérer les vélos et les sacoches, ce n'est pas tous les jours les vacances, il faut parfois travailler un peu ! Puis petite escapade à vélo avec un dénivelé de 300m qui nous permet de nous approcher des différents monastères situés sur des éperons rocheux. Nous sommes toujours arrêtés : nous roulons 100m, arrêt pour une photo, puis 50m arrêt...En plus des monastères il y a aussi des grimpeurs sur les pitons rocheux. Nous visitons le plus grand monastère : Le Grand Météore.
Au camping nous discutons avec Canelle et Florian deux jeunes cyclistes grenoblois partis de France en juin pour la Grèce . Ils nous donnent le nom d'une application GPS pour construire un itinéraire « komoot » super, sur la route nous ne comptons plus les bons conseils échangés et glanés à travers nos échanges d'expériences, nous sommes sur la même longueur d'onde et la différence d'âge n'a aucune importance.
A vélo il y a parfois des paysages moins pittoresques, moins grandioses mais si l'on prend le temps de regarder il y a toujours quelque chose à voir pour s étonner. La route qui nous conduit à Larrissa pourrait en faire partie, elle sillonne des grandes plaines agricoles, passe dans des villages très ruraux avec sur le bord des routes beaucoup de matériels tracteurs, charrues d'un autre âge, parfois hors d'usage. Depuis quelques jours dans ce pays chaud il fait froid (14°à midi) et le bord de cette route est recouvert de gros flocons blancs. Ce n'est pas de la neige, non, mais des restes de la culture principale d'ici à savoir le coton. Nous voyons les machines le récolter et les tracteurs et camions le transporter jusqu'à l'usine la plus proche en semant sur la route une petite partie de leur chargement. Nous avons alors une petite pensée pour nos amis burkinabés qui sont eux aussi producteurs de coton mais les techniques de culture et de ramassage n'ont rien à voir et pourtant tout se retrouvera sur le marché international.
A Larissa nous sommes reçus chez Elena (sœur de Pénélope, notre voisine, collègue, amie) et son mari dans leur appartement du centre de la ville, Eléna parle français et lui anglais. Ils nous font visiter la ville et nous nous mettons au rythme grec, sieste l'après-midi même si le temps est gris. Nous découvrons avec eux l'excellente cuisine grecque. Nous échangeons sur le vie économique et difficile des grecs suite à la crise qu'ils subissent toujours, chômage 25%, augmentation du coût de la vie, augmentation des impôts, baisse des salaires... disparition des services publics... Nous le voyons bien de nos vélos car sur le bord de la route de nombreuses usines et entrepôts sont fermés, la vie économique tourne au ralenti. Le résultat de la politique d’austérité mise en place par les pays européens fait dire à Eléna « la grèce aujourd'hui c'est comme l'Afrique hier, c'est très dur pour tout et pourtant les grecs travaillent beaucoup pour gagner peu ».
Des bons conseils nous sont donnés pour la suite de notre voyage en Grèce. Merci à eux pour cet accueil. En route pour retrouver la mer !
Vous êtes pas sympa d'envoyer d'aussi belles photos (qui donnent envie de voyager) le dimanche soir juste avant de reprendre pour une semaine de boulot.... Bisous de nous trois