top of page
  • Photo du rédacteurpetitageneau

Semaine 16 : Sur les hauts plateaux d'Anatolie

Dernière mise à jour : 5 nov. 2018


Nous pouvions nous vanter de ne pas avoir connu trop de problèmes mécaniques et bien la loi des séries doit s'appliquer aux cyclistes. En moins de trois jours nous avons crevé 6 fois et après avoir bien ausculté nos pneus nous avons retiré un nombre impressionnant d’épines. Nous avons aussi cassé quatre rayons toujours le soir comme si les vélos nous disaient de faire une pause. Tous ces petits désagréments rythment notre voyage et nous obligent à chercher dans les villes le réparateur qui pourra démonter la roue libre ou le disque de frein et remplacer le rayon. Ici le service est bien différent, pas besoin de prendre rendez-vous la réparation est immédiate, jamais onéreuse et parfois gratuite. Un conseil pour les cyclistes voyageurs, emportez les outils spécifiques correspondants à votre vélo, vous vous simplifierez la vie.


Il fait plus froid la nuit (5°) et les chauffages dans les habitations fonctionnent. Dans cette région de hauts plateaux à 1000m d'altitude, il n'y a pas d'arbres et le gaz n'est pas distribué, le charbon est donc le combustible utilisé dans les poêles ou les chaudières. Lorsque nous sommes dans les cols l'air est pur et limpide mais à l'approche des villes une odeur acre nous monte au nez et un nuage marron recouvre la vallée, la pollution est bien visible. Le soir l'odeur de souffre hante les villes et cette pollution est accentuée par le trafic routier avec des véhicules anciens aux moteurs fatigués. Nous pensons aux conséquences sur notre planète et sur la santé des gens qui vivent là, mais comment peuvent-ils faire autrement ?


Nous avions rencontré en Albanie un cyclo-voyageur espagnol qui nous avait dit : « au centre de la Turquie il n'y a rien à voir » c'est peut-être pour cela que nous avons décidé d'y passer, après avoir évoqué de passer par la Cappadoce. Nous aimons rouler sur ces grands plateaux arides, nous avons l'impression parfois d'être seuls au monde. C'est une ambiance de grands espaces.



La Cappadoce est un site grandiose de Turquie mais c'est loin et il nous fallait prendre du bus pour y aller et en revenir, Le site de Pamukkalé nous a bien attendu 30 ans après nos déboires lors de notre voyage en Turquie en 1988 (petit accident de voiture pour nous y rendre). Une prochaine fois nous irons en Cappadoce, mais avant trente ans c'est sûr.

Lundi entre le blog et la réparation des vélos, et après simplement 20km, nous restons à Yunak. C'est une ville qui restera dans nos mémoires, nous sommes constamment accostés par des gens qui veulent nous aider, nous guider dans la recherche d'un réparateur de vélo, d'un hôtel. Le soir alors que Roland répare une nouvelle crevaison sur le bord de la route nous créons un attroupement de jeunes qui veulent tout savoir et n'en reviennent pas que nous soyons venus ici à vélo. Le lendemain lors de nos différentes pauses nous aurons l'occasion de parler à plusieurs reprises avec des turcs qui vivent ou ont vécu en France ou en Belgique et les échanges se font en français. Memeth et Veli Ezen nous disent qu'ils sont aujourd'hui à la retraite, Veli était maçon et Memeth travaillait dans une entreprise de cartonnage, cette retraite bien méritée ils la partagent entre ici et la France, pays où ils ont aussi beaucoup d'amis et leurs familles. Un autre turc nous explique les difficultés qu'il rencontre pour retourner en Belgique car il est resté trop longtemps en Turquie et ne peut plus obtenir un visa de travail pourtant sa fille vit là-bas.


Nous suivons une grosse route pour rejoindre Eskishéri ville de 800 000 hab. et comme toujours entrer à vélo dans ce type d'agglomération n'est pas une partie de plaisir pour rejoindre un hébergement dans un hôtel appartement. C'est une ville coquette avec une belle rivière franchissable par des petits ponts, bordée de bars et restaurants. Il y a longtemps que nous n'avons pas déambulé dans ce genre de centre-ville. On croyait que la bière avait disparu et avait été remplacée par le thé et l'Ayran mais non ! On va même pouvoir boire une bière au bar, ce qui n'est pas possible dans les villes plus petites. Ici les femmes se déplacent habillées à l'Européenne ou traditionnellement avec des foulards ou plus. Certains couples vont bras dessus-dessous ce que l'on ne voit jamais dans les villages ; même si les travaux des champs sont assez souvent réalisés en couple.




Nous reprenons la route après cette petite pause technique qui nous a permis de trouver un mécano de vélo très performant. On croise les doigts mais ça fait deux jours que nous roulons tranquilles sur des petites routes goudronnées ou pas dans des paysages aux couleurs d'automne, la palette de couleurs est vraiment impressionnante. Les deux prochaines nuits se passeront au bord du lac de Günyurdu puis de lac de Iznik à côté des pêcheurs sous des ciels truffés d'étoiles : que la nature est belle et nous pouvons vraiment l'apprécier en vivant ainsi continuellement à l'extérieur.



A Yalova nous avons retrouvé la mer et pris un « feribot » pour rejoindre Istanbul ville immense de plus de 15 millions d'habitants. Nous sommes dans une gesthouse réservée par nos amis suisses que nous devons retrouver ce soir. Incroyable pour nous d'avoir rejoint cette ville à vélo après 5820 km, 78OOO mètres de montée et 112 jours de voyage.











267 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page