Pour nous c'est un peu comme une reprise, vous savez, le retour au travail après une période de vacances et bien c'est un peu la même chose. Certes ce n'est pas le travail mais c'est l'activité qui remplit nos journées, celle du voyage et du déplacement à vélo. Nous avons besoin d'un temps d’acclimatation, ce qui nous semblait facile et normal en novembre l'est moins maintenant. Il faut du temps pour rentrer dans le voyage, pour y être bien. Rien n'est semblable nous avions terminé la saison 1 en Roumanie et nous commençons la saison 2 en Allemagne.
Nous avions imaginé et prévu de repartir avec les roumains qui nous avaient transportés de Drobeta-Turnu-Séverin au Mans mais ils nous ont fait faux bond et un peu dépités nous avons dû trouver une autre solution. Nous louons une voiture, traversons la France et arrivons à Strasbourg chez Agathe et Aurélien (nièce de Roland).
Nous passons une belle soirée après avoir été encourager Aurélien au basket. Dès lundi matin, nous sommes sur les vélos pour suivre le Rhin sur lequel naviguent de très grosses péniches. Dès lundi soir nous bivouaquons en Allemagne sans réellement avoir passé de frontière et en ayant traversé de jolis villages alsaciens.
Les deux premiers jours nous profitons du soleil et d'un vent favorable mais la pluie nous rattrape et elle a du mal à nous quitter en cette fin de semaine.
L'Allemagne est un pays truffé de voies cyclables nous y circulons en toute sécurité ce qui permet ainsi aux écoliers de se rendre à vélo à l'école, les parkings le prouvent.
Après avoir suivi la véloroute du Rhin nous la quittons à Gernsheim pour éviter Frankfurt car cette région est très urbanisée et nous passons de villes en villes ce qui n'est pas agréable. Nous avons prévu de bivouaquer le plus souvent possible si le temps le permet il nous faut donc trouver de l'eau ce n'est pas facile, les toilettes sont souvent fermées et il n'y a pas de point d'eau dans les villes nous demandons dans les bars. Après Darmstadt nous trouvons une grande forêt à côté de Messel. Le matin nous avons la visite du garde forestier qui est bienveillant lorsqu'il voit que l'on est des voyageurs à vélo et pas des squatteurs.
La pluie débute sitôt la tente rangée et c'est parti pour plusieurs jours. Les voies cyclables ne sont pas toujours goudronnées et nos vélos en porte les traces, nous accumulons la boue. Heureusement nous sommes bien équipés, nos « Kway » sont pour l'instant étanches et nos guêtres protègent bien nos chaussures.
Entre collines, champs, forêts nous arrivons chez Dennis un warmshower qui vit chez ses parents. Contacté au dernier moment il est très heureux de nous accueillir ayant lui-même une grande expérience du voyage, il a fait un tour du monde entre 2015 et 2017. C'est un jeune de 28 ans, il nous présente son voyage en images. Il est en train d'écrire un livre et de préparer un film sur son aventure, ses images sont vraiment très belles. Ses parents partagent avec nous une soirée très conviviale autour de pizzas maison et c'est aussi l'occasion de boire notre première bière allemande.
Le lendemain, toujours sous la pluie, nous suivons la R3 qui nous emmène à Fulda ( jolie ville baroque) à travers des paysages verdoyants et le long de rivières débordantes. Sur la route nous apercevons une tente montée près d'un petit cimetière juif, à l'abri du vent. Est-ce un SDF, un cycliste, un voyageur ? Nous y allons et le vélo et la remorque ne laisse pas de doute, c'est un voyageur à vélo, nous ne sommes pas les seuls « crazy » à voyager à cette saison. Marcus ouvre sa tente, il est allongé dans son duvet en tee shirt, il attend le beau temps car le vent c'est dans le nez qu'il l'a ! Il nous explique son itinéraire mais comme souvent dans ces cas là, les gens veulent dire tellement de choses que l'on a du mal à aller à l'essentiel (en anglais), pour Roland, il va en Turquie, pour Marylène c'est en Islande...Une rencontre rigolote, le soleil était dans l'échange, dommage que nous n'allons pas dans le même sens...
Nous sommes attendus chez Andreas, un warmshower qui a répondu immédiatement à notre demande il habite à Rückers près d'Hünfeld. Entre collines, champs, forêts, on arrive chez lui. Nous passons la soirée autour des cartes, il connaît bien l'Allemagne à vélo et nous aide pour la suite de notre itinéraire car il veut nous faire éviter les montagnes qui sont encore enneigées. Nous repartons avec un itinéraire précis et de bonne heure car il est en formation de chauffeur poids lourds, il commence sa journée à 8 heures.
Sous la pluie le matin, entre collines, champs, forêts, nous passons dans l'ex Allemagne de l'Est. Il nous semble que les villages sont un peu plus pauvres. Il est difficile d'imaginer la frontière qui ne permettait pas aux gens de passer librement de l'est à l'ouest.
Nous arrivons à Einsenach. La ville est truffée de policiers car il y a une manif. Nous trouvons un petit salon de thé pour déguster deux chocolats chauds et une part de crumble bien méritée après les quatre-vingt kilomètres parcourus avant d'en rajouter vingt pour trouver difficilement le coin de bivouac entre chemin et champ. Aujourd'hui dimanche nous sommes à Gotha la ville est déserte, en Allemagne l'activité commerciale s'arrête le samedi midi pour reprendre le lundi, c'est une grande différence avec les pays que nous avons traversés où l'activité est la même tous les jours de la semaines. Dans les rues et sur les places il n'y a personne, les terrasses sont vides.
Nous continuons en direction de Berlin qui est déjà très à l'est de notre point de départ.
Coucou les voyageurs intrépides (qui ne tremblent pas en latin, cf "trépider"). J'ai regretté de ne pas être à votre reportage, le vendredi soir à Bressuire : nous étions chez notre fille pour partir le lendemain du côté d'Ax les thermes. Mais nous avions suivi toute votre saison 1. J'espère qu'au nouveau collège de Bressuire il y aura bientôt un parking rempli de vélos, comme en Allemagne. Rien de tel pour favoriser la convivialité et la santé, d'après ce que je vois sur vos commentaires. Allez les "Petit", comme disait un commentateur de rugby.